Par Jenny-Lee Dugré, codirectrice générale de Cheer Québec
Il est assez unanimement reconnu que l’exercice du leadership est une compétence précieuse et recherchée, particulièrement dans le milieu sportif et professionnel. C’est ici que l’entraineur·e joue un rôle fondamental. En adoptant des approches spécifiques, un·e entraineur·e peut non seulement renforcer les compétences sportives de ses athlètes, mais également contribuer au développement du leadership chez ses athlètes.
Reconnaître les styles de leadership
Il est important de souligner que le leadership prend de nombreuses formes. Un·e leader n’est pas nécessairement celui ou celle qui parle le plus fort ou qui occupe un poste en particulier. Certaines personnes démontrent leur leadership par leur écoute attentive, leur capacité à encourager les autres ou par leur approche calme et réfléchie. L’entraineur·e doit encourager chaque athlète à trouver son propre style de leadership, qu’il s’agisse d’être un·e motivateur·trice, un·e stratège ou une personne qui vient en soutien, afin que chacun·e puisse s’épanouir et contribuer à l’équipe.
Créer un environnement de confiance et de collaboration
Ça semble évident, mais pour qu’un jeune athlète développe ses compétences en leadership, il doit d’abord se sentir en sécurité dans son environnement. Un·e entraineur·e peut instaurer une culture de confiance en encourageant l’ouverture et la communication. En faisant preuve d’écoute active et en valorisant les idées de chaque athlète, l’entraineur·e crée un climat où chacun·e se sent libre de s’exprimer et de prendre des initiatives.
Dans une équipe de cheerleading, les rôles sont clairs, mais interconnectés. Les bases, les voltiges et les remplaçant·es doivent tous et toutes collaborer pour réaliser des routines complexes en toute sécurité. Il en va de même dans la société : un·e bon·ne leader sait déléguer, encourager les autres à exceller dans leur domaine, et s’assurer que chacun apporte sa contribution dans un cadre harmonieux. Le cheerleading enseigne l’importance de ce partage des responsabilités et de la confiance mutuelle, des qualités clés chez tout·e leader efficace.
Encourager la prise de décision
Le leadership se manifeste souvent par la capacité à prendre des décisions. Un·e entraineur·e peut donner aux athlètes des occasions de prendre des décisions durant les entrainements et les compétitions. En cheerleading, étant donné la nature chorégraphiée du sport, l’entraineur·e a tendance à agir en tant que seule autorité. Or, en incluant les athlètes dans certaines décisions techniques ou en provoquant des situations de collaboration, non seulement l’entraineur·e aide ses jeunes athlètes à développer leur esprit critique et leur confiance en eux et elles, mais il·elle contribue au développement de leur leadership.
Modéliser le comportement de leader à travers des retours constructifs
Les entraineur·es jouent un rôle essentiel en agissant comme des modèles pour leurs athlètes, en incarnant des valeurs telles que le respect, l’intégrité et la persévérance. En offrant des retours constructifs et spécifiques, ils·elles montrent comment recevoir et appliquer des critiques de manière positive. En mettant en avant les forces des athlètes tout en les aidant à identifier des domaines d’amélioration, l’entraineur·e transmet des leçons précieuses sur le développement personnel. Ce processus renforce la confiance des jeunes et les encourage à prendre conscience de leurs capacités, tout en les inspirant à adopter ce comportement entre eux et elles.
Encourager l’échec et la prise de risques
C’est très contradictoire comme principe quand on connait la culture du cheerleading. Une erreur en compétition coûte cher et il vaut mieux réduire la prise de risque. Pourtant, l’échec et l’erreur est au centre même de l’apprentissage, et ce, même en milieu sportif. L’entraineur·e peut jouer un rôle crucial dans le développement d’aptitudes personnelles et professionnelles s’il·elle met en place un climat accueillant et positif. Évidemment, cela doit se faire dans un contexte adéquat et sécuritaire. Pour ce faire, l’entraineur·e doit pousser ses athlètes à sortir de leur zone de confort tout en les rassurant si l’objectif n’est pas atteint. En cultivant la résilience, les jeunes athlètes deviennent plus aptes à faire face aux défis et à rebondir après des échecs, des qualités indispensables pour tout·e leader.
Conclusion
Grâce à une approche réfléchie et intentionnelle, les entraineur·es peuvent jouer un rôle déterminant dans la formation de futur·es leaders. En créant un environnement propice, en encourageant la prise de décision, en modélisant le comportement et en favorisant la collaboration, les entraineur·es préparent leurs athlètes à exceller dans les différents aspects de leur vie, tant sportive, professionnelle que personnelle. Finalement, il va sans dire que la tâche ne revient pas qu’aux entraineur·es, mais également à l’ensemble des adultes qui gravitent autour des jeunes athlètes. Plus encore, les athlètes d’une même équipe peuvent également contribuer au développement du leadership de leurs coéquipier·ères en établissant un climat positif et accueillant.
Jenny-Lee Dugré, codirectrice générale de Cheer Québec
CHEER QUÉBEC